Histoire du Bienheureux Agostino Novello
Cette peinture sur bois, oeuvre de Simone Martini est visible à la Pinacothèque Nationale de Sienne en Italie.
Histoire du Bienheureux Agostino Novello
Agostino Novello, dit aussi le Palermitain, est né vers 1240 à Tarano ou à Terranova. Cependant son nom de baptême est Matteo da Termini, mais d’autres villes de Sicile – Trapani - Taormine ou Palerme se disputent la gloire d’être sa ville de naissance.
Son père était de petite noblesse catalane ce qui lui permit d’envoyer son fils à Bologne pour y faire des études de droit civil et canonique. Il y fit la connaissance de Manfred - fils naturel de Frédéric II de Hohenstaufen – qui, devenu roi de Sicile en 1258, le fit venir à Palerme et le prit comme Chancelier.
Après la bataille de Bénévent en 1266, durant laquelle Manfred fut tué, Matteo, grièvement blessé, décida de changer radicalement de vie et entra comme frère convers dans l’Ordre des Augustins, prenant comme nom Agostino, dit le Nouveau.
Retiré dans l’ermitage de Santa Barbara près de Sienne, il y travaillait humblement de ses mains, ayant renoncé aux vanités de ce monde.
Cependant, lors d’un procès qui opposaient les Frères Ermites de Saint Augustin à un avocat de Sienne, celui-ci reconnut Agostino comme ayant été son condisciple à l’Université de Bologne. Averti de son ancien état de Chancelier, le Général de l’Ordre lui ordonna de recevoir les Ordres Sacrés et le chargea de réformer la Constitution de l’Ordre dont il deviendra d’ailleurs le Général en 12 98.
Le pape Nicolas IV en fit son Confesseur et Grand Pénitencier, poste qu’il conservera sous Célestin V et Boniface VIII.
En 1300 il obtint le droit de se retirer dans le couvent de Saint Léonard où, vivant dans la prière et la pénitence, il n’oubliait cependant pas de créer des Œuvres de Charité.
Il meurt en odeur de sainteté en 1309.
De nombreux miracles lui sont alors attribués puis authentifiés et le pape Clément XIII le béatifia le 11 juillet 1759 et fixa sa fête au 19 mai.
L’oeuvre
Ce retable, tempera sur bois, fut réalisé par Simone Martini en 1324 pour l’église sant’ Agostino de Sienne.
Le panneau central représente Agostino déjà nimbé, alors qu’il n’était encore proclamé ni bienheureux, ni saint.. Il porte la robe noire de son Ordre et tient dans ses mains la Nouvelle Constitution qu’un ange lui souffle à l’oreille. Cette Constitution est donc directement inspirée par Dieu et approuvée par saint Jérôme et saint Cyprien, deux Pères de l’Eglise, placés de part et d’autre au-dessus de lui.
Quatre scènes de miracle disposées deux par deux, encadrent le panneau central. Ceux-ci ayant eu lieu après sa mort, Agostino Novello y apparaît comme un esprit volant à l’égal des anges.
Chaque scène comporte trois évènements : l’accident – l’intervention du Bienheureux – et l’action de grâce. Les miracles se passent dans une rue, une chambre, avec de riches détails architecturaux ou dans un paysage de montagne.
Ainsi le Bienheureux sauve un enfant agressé par un loup - rattrape au vol un enfant tombé du balcon - aide à sortir du précipice un cavalier et resssuscite l’enfant tombé de son berceau suspendu.
En savoir plus sur l'artiste
Simone Martini, naît vers 1280 à Sienne. Il fut l’élève de Menemo di Filippucio dont il deviendra le gendre. Mais c’est surtout Duccio, le plus grand peintre siennois de l’époque, qui exercera une grande influence sur son style. Il réalise de nombreuses fresques pour le Palazzo Publico de Sienne, la Basilique Saint François à Assise et le Palais des Papes d’Avignon.
Pour ses polyptyques il emploie la technique de tempera sur bois où il excelle. Même s’il fut influencé par la peinture du Giotto qu’il avait vue à Assise, il reste marqué par le goût bysantin du Trecento Siennois.
Il meurt en Avignon en 1344. Il y avait fait la connaissance de Pétrarque pour qui il peignit un portrait de Laure, le grand amour platonique du poète.