Histoire de Saint Wendelin
Ce panneau de retable daté des années 1510, représentant Saint Wendelin, est exposé au musée des Unterlinden à Colmar. Pour en savoir plus sur Colmar et l'Alsace.
Histoire de Saint Wendelin
Saint Wendelin, ou Saint Wendelin de Trèves, naît en 554 en Ecosse où règnent son père, le roi Forchado et sa mère la reine Irelina. Comme il était de coutume à l’époque, pour les enfants de la classe dirigeante, ses parents l’envoient faire ses études dans un des nombreux couvents du pays.
Son éducation terminée, il refuse le destin royal qui lui revient de droit et décide de mener une vie humble et même misérable, tout au service de Dieu. Malgré l’opposition de son père, il quitte l’Ecosse pour se rendre à Rome où en 574 le pape Benoît I approuve sa décision et lui conseille de gagner l’Allemagne, pays alors en pleine christianisation. Il se rend alors dans la ville de Trèves, ancienne capitale de la Gaule romaine et à présent siège d’un important évêché.
Toujours dans son désir de pauvreté et d’humilité, il se fit mendiant, mais un jour qu’il quémandait sa nourriture, un riche propriétaire lui reprocha sa paresse et lui proposa de gagner sa vie en gardant ses troupeaux. Il devint ainsi porcher, puis bouvier, mais les soins qu’il devait apporter à ces animaux ne lui laissaient pas suffisamment de temps pour ses prières. Il obtint alors de garder des moutons et pendant qu’il les menait de pâturage en pâturage il pouvait se consacrer à ses dévotions et à ses exercices d’ascèse. Par la grâce de Dieu il pouvait transporter rapidement son troupeau d’un endroit à un autre, ou avec sa houlette faire jaillir de l’eau d’une terre desséchée.
Un jour que son troupeau pâturait loin du domaine de son maître, ce dernier, le rencontrant par hasard, lui reprocha son éloignement. Saint Wendelin lui assura alors qu’il serait rentré au domaine avant que le propriétaire à cheval n’y arrive. Effectivement, c’est ce qui se réalisa et devant ce miracle son maître reconnut sa sainteté, le libéra de ses services et lui octroya une parcelle de terre pour y construire un ermitage qu’il finança.
Saint Wendelin put ainsi mener la vie d’austérité et de solitude qu’il désirait, mettant en fuite par ses prières le Diable qui essayait de le tenter. Il n’oubliait cependant pas la pratique de la charité, et par ses prières guérissait les animaux malades que les paysans lui amenaient Les récits de ces miracles étant parvenus jusqu’à Trèves, l’évêque lui fit accepter d’accéder à la prêtrise puis, malgré ses réticences, de devenir l’Abbé du monastère de Thaley où il continua sa vie d’ascèse et de charité.
En 617 se sentant mourir, il révéla ses nobles origines et les moines l’enterrèrent au pied de l’autel comme le voulait l’usage pour les personnes de rang social élevé. Mais trois fois de suite au matin les moines trouvèrent son corps hors de la tombe. Ils mirent alors son cercueil sur un chariot mené par des bœufs et ceux-ci sans être guidés s’arrêtèrent devant son humble ermitage où il fut alors enterré. Suite aux nombreux miracles qui s’y produisirent, en 1320 l’Archevêque de Trèves – Baldwin - fit construire une chapelle autour de laquelle se créa la ville de Sankt Wendel. Plus tard ses reliques furent transférées dans la cathédrale de Trèves. Il est le Saint Patron des bergers et des travailleurs agricoles. Il est imploré pour obtenir de bonnes récoltes, et éviter la peste et les épizooties. |
Son culte se répandit très vite en Allemagne, Autriche, Suisse et Alsace où il est toujours fêté le 21 octobre par des processions se rendant aux nombreuses chapelles qui lui sont dédiées.
Il est le plus souvent représenté jeune, portant le grand chapeau, la besace et la houlette du berger. Dans la statuaire, seul un mouton est le plus souvent représenté, tandis que dans la peinture, il garde tout un troupeau avec ou sans chien. Plus rarement, une couronne est à ses pieds, symbole du destin royal qu’il refusa.
L’oeuvre
Il s’agit d’un panneau de retable aujourd’hui disparu, peint recto-verso, représentant d’un côté Sainte Ursule et les 11000 Vierges, et de l’autre Saint Wendelin.
Cette iconographie et le style plaident en faveur d’une œuvre fin XVème – début XVIème siècle en provenance d’un pays de culture germanique. Le Saint est classiquement représenté avec les attributs d’un berger comme pour la représentation du Christ en Bon Pasteur.
Il tient à la main un chapelet ce qui est anachronique, car le culte du rosaire ne s’est diffusé qu’avec Saint Dominique au XIIème siècle. La rivière qu’il enjambe représente la source qu’il pouvait faire jaillir pour abreuver son troupeau, mais est aussi peut-être une allusion à son rôle de Passeur d’Ames (Psychopompe) qui lui est parfois attribué. Le chien, à l’aspect féroce, est bien un de ces chiens de berger destinés à l’époque à lutter contre les loups. Le paysage est réduit au minimum, représenté juste par une bande herbeuse. Le fond, dans le goût gothique, est doré et gravé, alors que souvent y sont représentés la ville de Trèves ou l’ermitage de Sankt Wendel. |
En savoir plus sur l'artiste
Comme pour beaucoup d’œuvres de l’époque, le peintre ou son atelier nous sont inconnus, ceux-ci étant souvent itinérants. L’œuvre se rattache au grand courant du gothique nordique, à la confluence de l’art flamand aux décors somptueux et du naturalisme de la Renaissance Italienne.