Histoire de Saint Louis d'Anjou
Cette tempera sur bois, oeuvre de Simone Martini, est visible au musée du Capodimonte à Naples en Italie. Pour en savoir plus sur Naples et le musée du Capodimonte.
Histoire de Saint Louis d'Anjou
Saint Louis d’Anjou, ou Saint Louis de Toulouse, est né à Brignoles (Var) le 9 février 1274. Son père est Charles II, dit le Boiteux, roi de Naples, comte de Provence, d’Anjou et du Maine. Sa mère est Marie de Hongrie.
En 1284, lors d’un bataille navale destinée à récupérer la Sicile perdue en 1282 (Vêpres siciliennes), Charles d’Anjou est fait prisonnier par le roi d’Aragon Pierre III. En 1288, Charles obtient sa libération à condition de laisser en otage Louis et deux de ses frères. Très pieux et guéri d’une longue maladie, Louis fait vœux d’entrer dans l’Ordre des Franciscains et renonce à ses droits éventuels à la couronne en faveur de son frère cadet Robert.
Libéré en 1295, et malgré l’opposition de son père, il prononce ses vœux dans l’Ordre des Frères Mineurs de saint François. En 1296, le Pape Boniface VIII le nomme Evêque de Toulouse, poste qu’il accepte à condition de garder la bure franciscaine. Durant son bref ministère à Toulouse, il consacrera tous ses biens, ainsi que les revenus de son évêché à aider les pauvres et les malades, les servant même humblement à sa table. Se rendant à Rome pour la canonisation de son grand oncle Louis IX (Saint Louis), il s’arrête dans sa ville natale de Brignoles où, épuisé par la tuberculose qui le mine depuis sa captivité, il meurt le 19 août 1297. |
Ses reliques sont transférées dans l’église des franciscains de Marseille, avant d’être volées par les troupes d’Alphonse V d’Aragon et déposées dans la cathédrale de Valencia (Espagne).
Des miracles lui ayant été attribués après sa mort, il est canonisé le 17 avril 1317 par le Pape Jean XXII. Ses attributs sont – un habit d’évêque porté sur une bure, avec parfois une couronne à ses pieds. Sa fête est le 19 août, jour de sa mort.
Il est le Saint patron des villes de Brignoles et de Valencia.
L’oeuvre
En 1317, Robert le Sage, roi de Naples depuis 1309, fait venir Simone Martini pour réaliser un retable à l’occasion de la canonisation de son frère Louis.
Ce retable sera aussi une œuvre hautement politique, car il montre Saint Louis d’Anjou, couronné par des anges, et lui-même couronnant son frère. Saint Louis confirme ainsi sa propre renonciation au trône et légitime son frère comme roi de Naples, bien que celui-ci n’ait pas tenu compte des droits de son neveu Charles Robert, fils de leur frère aîné Charles Martel décédé en 1309. Le retable de grande dimension, tempera sur bois, destiné à l’autel central de l’église Santa Chiara comporte une prédelle et un important panneau supérieur. La prédelle illustre cinq épisodes de la vie du Saint – son acceptation à sa nomination à l’évêché de Toulouse – sa consécration – sa compassion envers les pauvres – ses somptueuses funérailles malgré son désir de simplicité – enfin, par son intercession, un enfant mort est ressuscité. Le panneau supérieur est encadré par les fleurs de lys des Anjou. Le Saint, assis sur un trône, couronné par deux anges, porte les attributs d’un évêque, la mitre , la crosse, les gants et une riche chasuble portée sur l’humble habit des franciscains. Il regarde fixement le spectateur et presque sans y attacher d’importance va déposer la couronne sur la tête de son frère, agenouillé à ses pieds en habit de couronnement. Par rapport au hiératisme voulu du panneau central, Simone Martini a pu montrer dans la prédelle toute l’humanité du Saint. |
En savoir plus sur l'artiste
Simone Martini est né à Sienne en 1284 et sera profondément influencé par le Ducio et le gothique français.
Entre 1312 et 1318 il travaille à Sienne (maesta du Palazzo Publico) à Assise ( fresques de la basilique) et à Naples ( retable de Saint Louis de Toulouse).Vers 1340, il devient le peintre officiel de la Cour du Pape Clément VI et il restera à Avignon jusqu’à sa mort en 1344.