Histoire de l'enlèvement d'Europe
Cette huile sur toile de Fernando Botero représente l'enlèvement d'Europe fait partie de la collection de l'artiste. Elle est occasionnellement prêtée pour des expositions temporaires.
Histoire de l'enlévement d'Europe
Le mot Europe désigne, et un personnage de la mythologie grecque, et une région territoriale.
Dans l’Iliade au chant XIV, Zeus considère Europe comme étant la fille de Phenix, fils d’Agénor, mais dans les Métamorphoses d’Ovide, elle en est la sœur.
L’étymologie du mot Europe, en temps que pays, vient du phénicien Ereb – là où le soleil se couche – et du grec Europé, c’est-à-dire l’œil large, celui qui voit loin - et ce mot est utilisé par l’historien Hérodote (484 – 420 av.J.C.) pour marquer la différence entre l’Asie et la Grèce.
Europe est la fille de Téléphassa et d’Agénor, roi de Tyr, et lui-même fils de Poséidon et de Libya.
La jeune princesse jouait dans une prairie avec ses suivantes lorsque Zeus l’aperçut et sa beauté le séduisit immédiatement. Pour l’approcher sans qu’elle ne s’effraie, mais aussi pour se dissimuler aux yeux d’Hera, sa jalouse épouse, le Roi des Dieux se métamorphosa, comme il en avait l’habitude pour approcher une mortelle. Ppour cette circonstance il prit la forme d’un magnifique taureau blanc. S’étant approché du groupe des jeunes filles il se laissa caresser, puis Europe étant montée sur son dos, il s’élança et, traversant la mer, atteignit la Crète. Là à Gortyne, sous un platane qui depuis reste toujours vert – en réalité il s’agit d’une variété rare à feuillage persistant – Zeus s’unit à Europe.
Ils eurent ainsi trois fils, Minos, Rhadamanthe et Sarpédon. A chaque naissance Zeus lui offrit un cadeau – un chien Laelaps, plus rapide que n’importe quel gibier, une lance qui ne ratait jamais sa cible et Talos, l’homme de bronze, gardien de l’île. Lorsque Zeus, infidèle comme à l’accoutumée, l’abandonna, elle épousa Asterios, le Roi de Crète dont elle eut une fille Crété. Cependant Agénor, désespéré de la disparition de sa fille Europe, envoya ses trois fils – Cadmos, Phénix, Cilix ainsi que sa propre femme à sa recherche avec ordre de ne pas revenir sans elle. N’ayant pu la retrouver, Cadmos fonda Thèbes, Phenix la Phénicie et Cilix la Cilicie.
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De l’Antiquité à nos jours, l’histoire d’Europe inspira de nombreux artistes, graveurs, sculpteurs et peintres. La figure d’Europe se retrouve même actuellement sur une pièce grecque de 2 euros et en filigrane sur les billets de 5 euros.
La constellation du taureau rappelle cet épisode mythologique.
L’oeuvre Le mythe de l’enlèvement d’Europe a inspiré à Fernando Botero plusieurs peintures et sculptures. Dans cette toile de 1995 la Princesse, dans cette surabondance de chair, habituelle à l’artiste, est assise sur un massif et placide taureau qui, les pattes dans la Méditerranée, fait ainsi le lien entre l’Occident et l’Orient. Cependant, sur cette toile, l’impassibilité habituelle des visages peints par Botero semble atténuée par l’air enfantin et étonné d’Europe se demandant vers quel destin ce Dieu l’emporte. En savoir plus sur l'artiste Fernando Botero est né le 19 avril 1932 à Medellin en Colombie. D’abord orienté vers la tauromachie – si présente dans son œuvre – il poursuit des études secondaires et, influencé par les fresquistes mexicains, tel Diego Rivera (1886 – 1956), il réalise ses premiers dessins pour la revue El Colombiano. |
L’argent ainsi obtenu va lui permettre de se rendre en Europe où, autodidacte, il va se former à l’Académie San Fernando de Madrid, puis à l’Académie San Marco de Florence, tout en fréquentant assidûment les principaux musées d’Europe.
En 1955 il retourne en Colombie puis au Mexique où il trouve, par l’exagération des formes, ce style personnel qui assure son succès. En 1958 il est nommé professeur à l’Ecole des Beaux Arts de Bogota, et sa renommée ne cessant de grandir, il gagne New York en 1960. Entre 1976 et 1977 il délaisse la peinture pour la sculpture.
Voyageur et travailleur infatigable, il crée quatre ateliers - en Toscane, New York, Paris et Bogota où, tout en peignant ses sujets préférés, il s’inspire aussi de l’actualité.