1 Oeuvre,

1 Histoire

Cette statue en marbre du IIème siècle avant Jésus-Christ est située au Musée Archéologique à Antalya en Turquie. Pour en savoir plus sur Antalya et le Musée Archéologique d'Antalya.

 

Cette statue en marbre d’un sculpteur anonyme a été trouvée à Pergé à 15 km de l’actuelle Antalya lors des fouilles de 1955 – 1956.

Harpocrate

Harpocrate est la traduction en grec ancien du mot égyptien Har-Pa-Khrat qui désigne le dieu Horus-Enfant. Fils d’Isis et d’Osiris, il est avant de devenir le Dieu-Faucon, le Dieu-Enfant traditionnellement représenté nu, la mèche de l’enfance sur un côté de la tête et un doigt devant la bouche. Il est alors un dieu protecteur et sauveur et le symbole du renouveau solaire au moment du solstice d’hiver.

Ptolémée Ier décida d’une religion commune aux grecs et aux égyptiens et institua le culte de la triade : Isis, Sérapis, qui remplace Osiris, et Harpocrate. Mais le doigt devant la bouche, symbole de l’enfance pour les égyptiens, est interprété à tort comme un signe de silence et de secret par les grecs. Harpocrate devient ainsi le dieu du silence, et depuis Alexandrie son culte se répand rapidement dans le monde gréco-romain.

 

Sa statue dans les temples rappelle qu’il ne faut pas révéler aux fidèles la vraie nature des dieux ce qui est réservé aux prêtres. Il devient surtout la divinité des cultes à mystères qui se répandent de plus en plus dans la société romaine et qui perdureront même jusqu’au VIème siècle ap.J.C. Le syncrétisme accole au jeune dieu les attributs de divinités romaines tels que la massue d’Hercule, le carquois d’Apollon, la nébride de Dionysos et la corne d’abondance de Fortuna. De son origine égyptienne subsistent le doigt sur la bouche, parfois une fleur de lotus dans les cheveux, et à ses pieds un aigle au lieu du faucon d’Horus. Le Signum Harpocratum fut fréquemment utilisé du XVIème au XVIIIème siècle pour signifier qu’il vaut mieux garder le silence que de divulguer des savoirs interdits. Encore actuellement une statue d’Harpocrate se trouve dans une salle du Palais du Luxembourg, peut-être pour inciter les sénateurs à garder le silence sur leurs délibérations.

L’oeuvre

Cette statue du IIème siècle a presque tout perdu de son origine égyptienne et accumule sur elle les attributs de divinités gréco-romaines. Comme Horus enfant, il porte sa main droite à sa bouche, mais l’indexe levé a disparu. De l’autre main il s’appuie sur la massue d’Hercule et porte sur l’épaule la corne d’abondance, symbole de la fécondité de la terre. Il est nu comme Eros mais sans les ailes, et porte une abondante chevelure bouclée. Sur son front, deux mèches forment le croissant de lune avec lequel Isis est parfois représentée. L’étoffe le long de sa jambe droite pourrait rappeler la nébride (peau de faon) de Dionysos, mais semble plutôt réalisée pour équilibrer la statue du côté droit.