Histoire de Samson et Dalila
Cette huile sur toile est située au palazzo Zevallos Stigliano à Naples. Pour en savoir plus sur Naples et le palais Zevallos Stigliano.
Samson et Dalila
L’histoire de Samson se trouve au chapitre XIV du Livre des Juges de la Bible Hébraïque. La femme de Manoch de la tribu de Dan était stérile. Elle fut avertie par un Ange qu’elle enfanterait si elle consacrait son fils comme nazir, c’est-à-dire consacré à Dieu, et qu’il devrait ainsi respecter certains interdits dont celui de ne jamais se couper les cheveux. |
Après ces exploits, il devint juge de la tribu de Judée. Les philistins, toujours désireux de se venger, promettent à sa nouvelle compagne Dalila une énorme somme d’argent si elle pouvait trouver le secret de sa force. Lassé par ses questions, Samson lui révèle que cette force lui vient de sa chevelure et qu’étant nazir il ne peut les couper. Pendant son sommeil, Dalila aidée de sa servante lui coupe ses 7 tresses rituelles et appelle les philistins qui, après avoir crevé les yeux de Samson, l’emmène enchaîné à Gaza.
Un jour les philistins, rassemblés dans le temple de leur dieu Dagon firent venir leur prisonnier pour se moquer de lui. Mais ils avaient oublié de lui couper régulièrement ses cheveux, si bien qu’ayant retrouvé sa force il put, s’arc-boutant entre 2 colonnes et poussant de toutes ses forces, faire s’écrouler le temple sur la foule.
Son corps fut récupéré par sa famille pour être enterré dans la tombe de son père.
L’oeuvre
Ce tableau, huile sur toile, œuvre de l’atelier napolitain d’Artemisia Gentileschi, existe en plusieurs exemplaires qui sont exposés dans les musées de Potsdam, Florence et Colombus.
Samson confiant, les cheveux et la barbe soigneusement taillés, dort sur les genoux de Dalila qui lui coupe les cheveux et non les 7 tresses de la Bible avec de minuscules ciseaux de femme. Ceux-ci, ainsi que le décolleté de sa robe, pourraient exprimer la féminité et le charme auxquels a succombé Samson. Une servante recueille dans une main les mèches de cheveux, et de l’autre qu’elle tend vers l’arrière, lui signale l’arrivée des philistins. La figure très masculine de la servante fait débat chez les spécialistes de l’artiste. La peinture baigne dans une tonalité de violet et de brun.
Pour en savoir plus sur l'artiste :
Artemisia Lomi Gentileschi (1593 – 1652) fit son apprentissage à Rome dans l’atelier de son père Orazio Gentileschi (1563 – 1639) et y manifesta un talent précoce. Après un viol, qui explique la violence de certaines de ses œuvres, elle fut mariée au peintre Pietro Antonio Stiattesi. Ils gagnèrent Florence où elle fut la première femme admise à l’Académie du Dessin. En 1621, séparée de son mari, elle regagne Rome avec ses 2 filles, mais ses succès de Florence ne la suivent pas. Après des séjours à Venise et Naples, elle rejoint en 1638 son père à Londres et à la mort de celui-ci en 1639 regagne définitivement Naples.