Histoire des deux Saints Chevaliers
Ces fresques représentant les Deux Saints Chevaliers sont situées dans l'église Saint Jean à Gülsehir en Cappadoce (Turquie).
Dès le 4ème siècle la Cappadoce attira anachorètes (ermites) et communautés monastiques car le tuf volcanique de la région permet de creuser facilement chapelles, églises et monastères qui se multiplient. Au 8ème siècle les raids arabes et la querelle des Images (interdiction des icônes) font péricliter la vie religieuse. La paix revenue, les foyers monastiques refleurissent du 10ème au 11ème siècle, et ceci jusqu’à l’arrivée des turcs seldjoukides au 12ème siècle.
Depuis une trentaine d’années l’intérêt que le tourisme porte à cette région a entraîné une restauration du patrimoine religieux et civil.
Eglise saint Jean – Karsi Kilise -
Elle est composée de 2 églises superposées creusées dans le même cône.
A l’étage supérieur se trouve la représentation des deux Saints Chevaliers : saint Georges de Lydda et Saint Théodore Tiron.
Saint Georges de Lydda naît vers 275 – 280 en Cappadoce dans une famille chrétienne. Il sert dans l’armée romaine sous l’empereur Dioclétien – 244 – 313 où il accède à un grade élevé. La ville de Silène en Libye qu’il traversait devait fournir régulièrement une victime pour un dragon qui terrorisait la région et le tirage au sort désigna cette fois la fille du roi. Saint Georges, accompagné de la princesse, affronta le dragon et le blessa de sa lance. Il retourna à Silène, la princesse tenant la bête en laisse, et toute la population se convertit au christianisme. Sommé par l’empereur Dioclétien de sacrifier aux dieux , il fut condamné à d’épouvantables supplices dont il ressortait guéri par les anges. Pour finir il fut décapité et enterré à Lydda, l’actuel Lod.
Saint Théodore Tiron c’est-à-dire le conscrit. Originaire d’Amasée dans la province romaine du Pont (Turquie actuelle) il servit dans l’armée romaine sous l’empereur Maximien ( 250 – 310) dans la ville d’Euchaita où les habitants étaient terrorisés par un dragon. Eusébie, une princesse impériale, lui indiqua où se trouvait le dragon et Saint Théodore le tua d’un coup de lance. Refusant de sacrifier aux dieux et étant même allé détruire un temple païen il fut jeté en prison. Refusant toujours d’abjurer sa foi chrétienne il fut suspendu la tête en bas, déchiré par des crocs de fer et enfin brûlé vif. |
Dans une lunette, au fond de l’église supérieure, les deux Saints Chevaliers sont représentés au-dessus de scènes du Jugement Dernier.
Revêtus d’une cotte de maille dorée et montés sur leurs chevaux (traditionnellement blanc pour saint Georges) ils transpercent en plein élan, chacun un dragon de leur lance.
Les fresques du 13ème siècle ont été restaurées en 1995. Si l’iconographie est riche et variée, leur exécution présente une certaine maladresse oeuvres d'artistes locaux.