Histoire de Sainte Catherine de Sienne
Ce retable de la toute fin du XVème siècle, œuvre de Bernardino Fungai, se trouve dans le sanctuaire de Sainte Catherine à Sienne – Italie.
Histoire de Sainte Catherine de Sienne
Les évènements de sa courte vie sont relatés dans La Legenda Major de Raymond de Capoue (1318 – 1391) son conseiller spirituel et dans La Legenda Minor du dominicain Tommaso Caffarini (1350 – 1431).
Catarina Benincasa naît à Sienne le 25 mars 1347, benjamine d’une fratrie de 25, de ses parents Giacomo Benincasa et Lapa Piacenti qui font partie de la bourgeoisie aisée de la ville.
A l’âge de 6 ans, suite à l’apparition du Christ portant la Tiare Pontificale, elle décide de mener, malgré l’opposition de ses parents, une vie recluse faite de privation de nourriture et de sommeil.
A 16 ans elle obtint l’autorisation d’intégrer le Tiers Ordre de Saint Dominique : les Sœurs de la Pénitence. Elle se dévoue à secourir les pauvres et surtout à soigner les malades de la peste en guérissant même miraculeusement certains. Ses extases et visions, certainement favorisées par sa vie d’ascèse, se font de plus en plus fréquentes. Elle décrit ainsi son mariage mystique, son Union Transformante dans laquelle le Christ échange son cœur avec le sien et l’imposition des Stigmates qu’elle voulut par modestie non sanglantes mais lumineuses.
Sa renommée se répandit dans toute l’Italie, mais sachant à peine lire et écrire, elle dictait à des secrétaires sa nombreuse correspondance adressée aussi bien à de hautes personnalités qu’à de simples et humbles personnes.
En 1376 elle gagne Avignon en tant qu’ambassadeur de Florence et persuade le Pape Grégoire XI de retourner à Rome pour y réinstaller la Papauté ce qui se réalisera en 1377.
En 1378 elle ne pourra, malgré toutes ses interventions, empêcher le Grand Schisme d’Occident, c’est-à-dire la présence simultanée de deux Papes, l’un à Avignon, l’autre à Rome, ce qui ne sera réglé qu’en 1417.
Usée par les privations qu’elle s’impose, Sainte Catherine meurt à Rome le 14 avril 1380, laissant derrière elle une œuvre théologique d’une telle importance qu’elle sera nommée en 1970 Docteur de l’Eglise. Canonisée en 1461 elle est la Sainte Patronne de Rome, de l’Europe et des journalistes. Ses reliques se trouvent, son corps à Rome dans la Basilique Santa Maria Sopra Minerva et sa tête à Sienne dans l’Eglise Santo Dominico.
Ses attributs sont un anneau d’or, un lys, un cœur couronné d’épines et un crucifix. L’iconographie la plus fréquente la représente dans les évènements les plus importants de sa vie, tels son mariage mystique ou l’imposition des stigmates.
L’oeuvre
Ce retable, tempera sur bois, fut peint en 1496 par Bernardino Fungai puis agrandi par Bartolomeo Riccio. Le panneau central, encadré par Saint Jérôme et Saint Dominique, représente la Sainte en habit de dominicaine recevant en extase les stigmates invisibles d’un crucifix penché vers elle. Si le visage de la Sainte est assez froid, même figé, l’arrière-plan représente un joli paysage avec des éléments d’architecture gracieux et de bonne facture.
Au-dessus, la Vierge et l’Enfant entourés d’anges musiciens sont encadrés par deux prophètes portant des phylactères louant la Sainte. Dieu le Père, farouche, un doigt tendu au-dessus d’innombrables angelots, bénit Sainte Catherine en extase.
En savoir plus sur l'artiste
Bernardino Fungai naît à Fungaia – d’où son nom d’artiste – petit bourg à proximité de Sienne. Il va s’y former dans l’atelier de Giovanne di Giovanni et restera toujours influencé par la peinture siennoise, peinture qui n’évoluera que tardivement vers le nouveau style de la Renaissance.
Il peint essentiellement des peintures religieuses, mais excelle dans les petites scènes des coffres de mariage, employant des peintures brillantes et coûteuses, comme le bleu à base de lapis-lazuli, ainsi que des feuilles d’or.
Il meurt à Sienne en 1576 n’ayant jamais quitté cette ville d’où l’immobilisme de son style.