Histoire du supplice de Saint Jean L'Evangéliste
Cette huile sur toile, oeuvre de Martin Gomez le Vieux, est exposée au Musée Diocésain de la ville de Cuenca en Espagne.
Vie de Saint Jean l'Evangéliste
Il est aussi appelé Jean l’Apôtre, Jean le Théologien ou le Disciple que le Christ aimait. Pour son impétuosité il reçut le surnom de Fils du Tonnerre.
Il est né en l’an VI ap.J.C. de Zébédée, patron pêcheur à Bethsaïde au bord du lac de Tibériade, et de Salomé appelée aussi Marie Salomé.
Disciple de Saint Jean le Baptiste, il suit avec son frère Jacques, dit le Majeur, le Christ qu’il ne quittera plus, seul des douze apôtres à assister à son supplice sur le Golgotha. Avant d’expirer, le Christ confia sa Mère à l’apôtre préféré, disant " Femme voici ton Fils, Fils, voici ta Mère ".
Selon les récits apocryphes, Saint Jean emmena la Mère du Christ dans sa demeure à Jérusalem où elle vécut jusqu’à son Assomption pour les catholiques, ou sa Dormition pour les orthodoxes.
Selon la tradition de l’Eglise Jacobite Syrienne, Saint Jean l’emmena avec lui à Ephèse. Mais d’après certains récits, elle serait retournée à Jérusalem pour y mourir, entourée des Apôtres.
Après la Pentecôte, il fut chargé d’évangéliser l’Asie Mineure. Depuis Ephèse il prêcha la Nouvelle Religion, convertissant et fondant de nombreuses Eglises.
Sous l’Empereur Domitien il fut conduit, enchaîné à Rome et condamné à être plongé dans un chaudron d’huile ou d’eau bouillante, d’où il ressortit, ayant gardé sa virginité, non seulement sain et sauf, mais régénéré. Ce martyre, qui lui avait été annoncé par le Christ lui-même, se passa devant la Porte Latine où fut érigée au Vème siècle l’Eglise San Giovanni a Porta Latina.
Saint Jean fut alors envoyé en exile sur l’île de Patmos où, vivant en solitaire dans une grotte, il aurait écrit l’Apocalypse, livre de visions prophétiques d’un haut niveau symbolique.
A la mort de Domitien, l’Empereur Nerva lui permit de regagner Ephèse où il fut reçu triomphalement. Il y aurait écrit le quatrième Evangile ainsi que ses trois Epîtres. Mais dès le deuxième siècle, l’écriture des ces œuvres fut attribuée par l’Evêque Papias d’Hierapolis à Jean le Presbytre, personnage cependant difficile à identifier. On attribue à Saint Jean de nombreux miracles – il ressuscite une femme pieuse nommée Drusiana, boit sans dommage une coupe de poison pour prouver la supériorité de l’Eglise Chrétienne sur le paganisme (une coupe d’où surgit un serpent deviendra ainsi un des attributs de Saint Jean) ou fait s’écrouler, par une simple prière le temple d’Artémis. Quand il atteignit l’âge de 98 ans, appelé par le Christ, il se fit descendre dans une fosse où une lueur aveuglante l’entoura, mais lorsqu’elle se dissipa le corps de l’Apôtre avait disparu, remplacé par une manne céleste. |
A l’avènement de Constantin un premier martyrium fut érigé sur sa tombe, puis agrandi au cours des siècles jusqu’à la basilique justinienne dont il ne reste aujourd’hui que quelques ruines.
Saint Jean l’Evangéliste est fêté par l’Eglise Catholique le 27 décembre. Il est le Saint Patron des tonneliers, des ciriers et des imprimeurs.
L’oeuvre Ce tableau est la partie centrale d’un retable réalisé entre 1550 et 1553 pour le couvent Santo Domingo. Bien que Martin Gomez ait été influencé par la peinture de la renaissance italienne, cette œuvre reste très marquée par le gothique espagnol. Seul le haut du corps du Saint, qui ne se trouve pas exactement au centre de la composition, émerge du chaudron léché par les flammes. L’Empereur, assis sur son trône, muni de son bâton de justice, étonné par l’impassibilité du martyr, d’un doigt impérieux, demande à un soldat de vérifier si l’eau bout. Du côté de l’Empereur, des courtisans lèvent leur main d’étonnement devant ce miracle, tandis que de l’autre côté des hommes du peuple le commentent, mais discrètement, à l’oreille pour ne pas attirer l’attention de Domitien. Au premier plan, un enfant vêtu de bleu, couleur mariale, est une nette allusion à la virginité du Saint. |
En savoir plus sur l'artiste
Martin Gomez, dit le Vieux, est né à Cuenca vers 1500. En 1526 il épouse Catalina de Castro et intègre ainsi l’atelier de son beau-père qu’il dirigera à la mort de ce dernier. A sa mort en 1562, son fils Martin Gomez le Jeune prendra sa suite Ses fils et petits-fils seront eux aussi peintres exerçant leur art dans la région puis dans toute l’Espagne.