Histoire du Couronnement de la Vierge
Cette mosaïque est située dans le choeur de la Basilique Sainte Marie Majeure à Rome
En 1295 le Pape Nicolas IV chargea le Frère Franciscain Jacopo Torriti de réaliser la mosaïque de la nouvelle abside de Sainte Marie Majeure, l’ancienne ayant été démolie pour agrandir le chœur en vue du Jubilée de 1600. (Pour en savoir plus sur la basilique Sainte Marie Majeure et Rome.)
Le concept de la Vierge Couronnée découle de la croyance à la Conception Immaculée de la Vierge et à son Assomption.
Le principe de la Conception Immaculée de la Vierge dans le sein de sa mère, sainte Anne, ne se trouve dans aucun Evangile. Il se répand peu à peu, et si certains Pères de l’Eglise, tels saint Ambroise ou saint Augustin y adhèrent, saint Thomas d’Aquin, ou Bernard de Clairvaux, s’y opposent totalement. L’Immaculée Conception fut cependant érigée en dogme, donc en vérité absolue pour l’Eglise, par Pie IX le 8 décembre 1854.
Par conséquent, conçue et née sans la tache du péché originel, la Vierge ne peut mourir et dans son sommeil, ou dormition, monte au Ciel avec son corps et son âme pour y être couronnée Reine de l’Univers.
Cette croyance est l’Assomption de la Vierge, qui fut érigée en dogme par Pie XII le 1er Novembre 1950 près d'un siècle après celui de l'Iammaculée Conception.
Informations complèmentaires sur la mosaïque :
Jacapo Torriti est un Frère Franciscain peintre et mosaïste dont l’œuvre s’étend entre 1270 et 1300. Il exécuta les mosaïques de saint Jean de Latran en 1291 et l’abside de sainte Marie Majeure en 1295. Bien que contemporain de Giotto, son style reste imprégné du formalisme bysantin.
Torriti représente la scène du couronnement dans la cavité absidiale, entouré d’anges et de rinceaux de verdure sur lesquels se posent des oiseaux. Ceux-ci sont certainement des originaux de la première mosaïque. Dans le bas, à droite et à gauche sont représentés des saints ainsi que le Pape Nicolas IV, promoteur du projet, et le Cardinal Colonna qui en finança l’exécution.
Le Christ et sa Mère sont assis côte à côte sur un divan richement décoré, trône plus oriental qu’occidental. Le Fils, à la nimbe crucifère, pose sur la tête de sa Mère une haute couronne ornée de joyaux. Tous deux sont vêtus de riches et complexes vêtements, rappelant ceux des empereurs bysantins. Le Christ, de la main gauche, présente un livre ouvert sur lequel on peut lire la phrase « veni electa me et ponam in te thronum meum » qui se traduit par « venez mon élue et je vous établirai sur mon trône » Dans le psaume 44 du Cantique des Cantiques le texte se poursuit par « car le roi s’est épris de votre beauté ». Dans ce cas, la Vierge Couronnée est le symbole de l’Eglise – la Jérusalem Céleste – parée pour son Epoux. – Encore actuellement dans l’Eglise d’Orient la Couronne est le symbole des Noces et participe à la cérémonie religieuse du mariage.