Histoire de l'Extase de sainte Thérèse d'Avila
Cette sculpture est située dans la chapelle Cornaro de l'église santa Maria della Vittoria à Rome.
L’Extase de sainte Thérèse d’Avila est une sculpture en marbre de Gian Lorenzo Bernini, dit Le Bernin (1598 – 1680). Né à Naples, il arrive à Rome en 1605 où son talent fut vite reconnu. Sous le pontificat d’Innocent X il travailla de 1647 à 1652 à la décoration de l’église des Carmélites Déchaussés. Mais son chef d’œuvre incontesté est l’Extase de sainte Thérèse d’Avila, canonisée en 1622. Il s’agissait d’une commande du Cardinal Federico Cornaro qui avait choisi cette église pour y ériger sa chapelle funéraire. (Pour en savoir plus sur Rome.)
Teresa de Ahumada y Cepida est née le 28 mars 1515 d’une famille pieuse de petite noblesse castillane. En 1527 elle perdit sa mère et devant la vie de divertissements qu’elle menait, son père l’envoya en 1531 au couvent des Augustines d’Avila. En 1537 elle prononce ses vœux sous le nom de Thérèse de Jésus au couvent de l’Incarnation, mais sans ferveur excessive, jusqu’à sa conversion en 1544 survenue en contemplant une statue de Christ flagellé.
Elle laisse une œuvre écrite d’une grande spiritualité mystique qui lui valut le titre de Docteur de l’Eglise en 1970. |
La chapelle se présente comme une scène de théâtre où les membres de la famille Cornaro installés dans des loges sur les côtés semblent plus deviser entre eux qu'observer la scène.
Le groupe lui-même est encadré par des colonnes de marbres polychromes et des rayons dorés dirigent la lumière venue d’un oculus caché aux spectateurs. L’ange, jeune et beau, (tel un Cupidon), vêtu d’une tunique vaporeuse, soulève d’une main la bure de la sainte, tandis que de l’autre, il tient le trait qui doit lui transpercer le cœur. Saint Thérèse, vêtue de la bure monacale, à gros plis rigides, portée par un nuage, se tient affaissée, les yeux clos, la bouche entre-ouverte, en pleine extase avant la « transverbération » qui est le transpercement mystique et physique du cœur par un trait comme le fut le Christ sur la Croix.
La position du corps, l’expression du visage, ont amené la psychanalyse moderne à y voir une forme « d’hystéro-érotisme ». Mais Le Bernin a représenté en marbre un écrit de la sainte, qui décrit la longue lance d’or lui pénétrant le cœur et qui, retirée, lui cause une douleur excessive, l’amenant à Dieu. De plus la statuaire baroque exagère le mouvement et les effets dramatiques.