Histoire du martyre de Saint Pierre
Cette fresque est située dans la chapelle Brancacci de l'église Santa MAria del Carmine à Florence. Pour en savoir plus sur la chapelle Brancacci et Florence.
Martyre de saint Pierre
De son vrai nom Simon, il reçoit du Christ le nom de Kepha – pierre en araméen - traduit en latin en Petrus, et Pierre en français.
Sa vie est abondamment relatée dans les Evangiles puis dans les Actes des Apôtres, jusqu’au Concile de Jérusalem qui entérine le fait que les nouveaux convertis ne seraient pas tenus à suivre les prescriptions des Lois de Moïse.
Son séjour à Rome, en tant que premier évêque de la ville, n’apparaît qu’au IIIème siècle pour assurer à ses successeurs leur prétention à la primauté sur l’Eglise.
La Légende Dorée de Jacques de Voragine – 1228 – 1298 – raconte sa vie à Rome, ses miracles et son martyre.
Dans les Actes de Pierre, écrit apocryphe de la fin du IIème siècle, il aurait demandé d’être crucifié la tête en bas, ne se jugeant pas digne de mourir comme le Christ.
La chapelle Brancacci (église Santa Maria del Carmine)
Fondée en 1386 par le riche drapier Piero di Piuvichese Brancacci, sa décoration fut confiée en 1424 au peintre Masolino, rejoint en 1427 par Masoccio. Filippino Lippi finit le cycle de la vie de saint Pierre entre 1480 et 1485. Après divers avatars les fresques furent restaurées entre 1984 et 1988.
Filippino Lippi – 1457 – 1504 – est le fils du peintre Fra Filippo Lippi, et fut l’élève de Boticelli. Il travailla essentiellement à Florence et fait rentrer la perspective dans ses œuvres. Sur la fresque qui suit la Légende Dorée, Pierre et Paul sont confrontés en présence de l’empereur Néron à Simon le Magicien. Celui-ci, pour prouver son pouvoir se met à voler, mais les deux apôtres, plus forts que lui, provoquèrent sa chute et sa mort. Furieux, Néron les fait condamner à mort.
La fresque, à droite, montre le magicien Simon la tête couverte d’une coiffe rouge et blanche, discutant avec saint Pierre qui, ses deux mains tendues vers Néron, semble vouloir le convaincre des impostures du mage. Saint Paul, reconnaissable à sa calvitie, pose une main sur le bras de Simon. Néron, sur son trône, couronné de lauriers, exprime de sa lippe grossière, toute sa fureur. Si sa tête a été copiée d’une statue antique, les conseillers qui l’entourent ont les traits de contemporains et amis du peintre. Il pointe un indexe vengeur vers les apôtres, tandis que de l’autre mains il désigne la statue offerte par les romains en hommage à Simon et qui gît à présent, fracassée sur le sol.
La scène suivante est séparée du palais de Néron par une arche centrale d’où on peut apercevoir un paysage de campagne dans lequel saint Pierre est amené par les soldats vers son supplice. A gauche, le lieu de l’exécution se déroule devant les remparts de la ville. Les mains de Pierre sont clouées sur une poutre (le patibulum) et, vue la position du supplicié, ses pieds sur un petit bloc de bois. Deux bourreaux tiennent la poutre en position verticale, tandis qu’un autre tire sur une corde pour l’élever et la fixer sur le pieu (le stipes) qui lui, reste à demeure. A droite trois hommes se tiennent pensifs et tristes tandis qu’en face un militaire, des juges et des spectateurs aux traits presque grossiers se penchent sur le corps supplicié. |